La Mirabelle Rouge

ArcelorMittal Florange:impasse et menace policière

 

 

Portant des chasubles de la CFDT et de la CGT -- FO, troisième membre de l’intersyndicale, a une nouvelle fois refusé de participer à un blocage --, les protestataires, qui craignent la «mort programmée» de l’aciérie, se sont installés vers 9H00 à la sortie Sainte-Agathe, d’où partent les produits finis de l’usine, principalement des bobines de tôle pour l’industrie automobile, a précisé une source policière.
Il s’agit du troisième blocage des expéditions depuis le début du conflit, il y a sept semaines. Fin février notamment, entre 200 et 300 métallos avaient bloqué sans discontinuer pendant près de cinq jours la porte Sainte-Agathe. «On restera au moins la journée», a indiqué jeudi le leader de la CFDT, Edouard Martin, en «exigeant» de rencontrer «un responsable important» du groupe sidérurgique.
Pour lui, ce responsable ne peut pas être le directeur du site mais «au minimum» un dirigeant d’ArcelorMittal France ou de la division «aciers plats carbone Europe». Le dialogue entre les syndicats et la direction d’ArcelorMittal est rompu depuis le 9 mars, après l’échec d’une réunion à la sous-préfecture de Thionville.
Mercredi, entre 20 et 30 ouvriers avaient empêché pendant une dizaine d’heures l’accès aux bâtiments administratifs du site. Il s’était agi du troisième blocage des «grands bureaux» de l’usine en cinq semaines.
Dans un communiqué, la direction avait regretté que «l’entrée de son site administratif soit une nouvelle fois bloquée par quelques manifestants, ce qui porte atteinte à la libre circulation des personnes et des biens». Elle avait également affirmé sa «volonté de maintenir le dialogue social» et s’était dite disposée à «rencontrer une délégation (syndicale, ndlr) dans le respect d’un climat pacifique».
Mais la direction avait parallèlement déposé plainte pour des «menaces de mort» qui auraient été proférées par des métallos contre d’autres salariés. Des syndicalistes doivent être convoqués vendredi au commissariat de Thionville, selon une source policière.
ArcelorMittal a obtenu récemment du tribunal de grande instance de Thionville une interdiction de manifester devant les entrées de l’usine. Les syndicats ont fait appel de cette ordonnance. Une décision au fond sur cette ordonnance devrait être rendue le 24 avril.
En engageant le mouvement, les syndicats avaient promis de faire de Florange «le cauchemar du gouvernement» si les deux hauts fourneaux de l’aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n’étaient pas remis en route et si l’activité «packaging», pratiquement à l’arrêt depuis l’automne dernier, ne redémarrait pas rapidement.
ArcelorMittal assure qu’il ne s’agit que d’une mise en veille «temporaire», rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d’acier.

RL le 12/04/2012



12/04/2012
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