La Mirabelle Rouge

Bedos à Florange le 12 mars...entretien avec le RL

Guy Bedos connaît bien Florange, du moins la salle de la Passerelle. Lundi, il se déplacera du côté de l’avenue des Tilleuls pour soutenir les salariés d’ArcelorMittal.

Vous avez déjà envoyé un mot de soutien aux sidérurgistes, pourquoi est-ce important de venir sur place ?

Guy BEDOS : « Je viens me faire de la pub sur le dos des travailleurs. Je ne suis pas un type bien, moi, pas comme Sarkozy ! »

Eclats de rire et puis stop, on arrête la plaisanterie, des fois qu’elle soit prise au premier degré…

« Je ne fais pas ça pour faire parler de moi, depuis le temps que j’existe, ça doit se savoir que je ne suis pas totalement insensible. Je suis du côté des maltraités, des offensés, c’est quelque chose qui continue depuis toujours, qui vient de ma culture peut-être. Et puis, il y a de l’humain dans tout ça. J’ai joué à la Passerelle, rencontré les syndicalistes, Pascal Jaskula ( directeur de la salle de spectacle) m’a appelé, il se trouve que je fais une tournée un peu partout en ce moment, mais lundi, je pouvais venir, alors je viens. »

Pour y faire quoi ?

« Je vais parler mais je ne crois pas que je vais convaincre la direction ! Je crois au soutien même si ça va faire rire des gens comme Eric Zemmour qui vont dire "gauche caviar". Je réponds "gauche couscous" en ce qui me concerne. J’ai souffert, en étant du bon côté, de la manière dont on traite les gens, du racisme social, du racisme de peau, qui est en train de s’installer dramatiquement en France. Même si je suis au milieu, je suis du côté de la France d’en bas. Je suis un artiste engagé, comme on n’ose pas dire et quand je vois le désarroi dans les yeux des gens qui me parlent, je ne suis pas insensible. »

Avez-vous le sentiment que les choses se sont accélérées sous ce quinquennat ?

« Sarkozy n’est pas responsable de tout, de la crise, de ce qui se passe en Europe. Ce que je retiens, c’est qu’il était à Gandrange et qu’il a fait des promesses qui n’ont pas été tenues. Je crains que ce ne soit encore une fois le cas à Florange. Mais je ne veux pas personnaliser outre mesure, sinon on va finir par tirer sur Sarkozy avec des balles en caoutchouc. Mais j’espère bien qu’on va changer de président ! En attendant à Florange, on cherche de nouveaux cow-boys pour chasser cet Indien. »

Vous intéressez-vous à l’économie ?

« Tous ces capitalo-communistes chinois, c’est le bordel ! Pour ceux qu’on nomme les travailleurs, ils sont aujourd’hui comme des objets entre les doigts fourchus de tous ces gens. Pour qui s’y intéresse, c’est insupportable. »

Le changement viendra-t-il de gauche ?

« Je suis plutôt libertaire car ma gauche à moi, elle n’existe pas. Elle croise l’utopie et parfois l’anarchie, mais il faut être raisonnable, c’est pour ça que je traverse dans les clous, pour ne pas avoir d’ennuis avec la maréchaussée. »

Pas d’appel à l’insurrection, donc…

« À partir du moment où on a une parole publique, on est responsable. Si je viens, je ne vais pas inciter les gens à se faire matraquer ou alors, il faudrait que j’aille avec eux. Non et puis nous sommes voués à la modestie. Ce n’est pas parce qu’il y a une bande d’artistes ( lire par ailleurs) qui s’engage que le pognon va arriver, mais en terme d’image, ça peut avoir une importance. Et puis si on ne fait pas ça, alors on s’achète une maison à Saint-Tropez et on attend la mort… comme Brigitte Bardot. »

Propos recueillis par Emmanuelle DE ROSA (RL 11.03.2012)



11/03/2012
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