La Mirabelle Rouge

Contre la casse du service public d'éducation en Lorraine

 

Samedi 12 février 2011

 

Occupation surprise de l’Inspection académique hier, par le SNUipp et la FSU. Les enseignants protestent contre les suppressions de postes.

photo et article du RL

Nous occupons ces locaux pour faire vivre le message que porte l’assemblée des professeurs, montrer notre exaspération face à la suppression des postes d’enseignants », s’enflamment Chanel Mallinger, secrétaire départemental du syndicat SNUipp, et Eric Zolver, secrétaire général. «  Trop c’est trop ! Là, on arrive à un point de rupture ! », s’exclament-ils, au nom des quarante syndicalistes qui ont envahi, hier, l’Inspection académique, rue Wilson, à Metz. Sans heurts, ils ont pris possession des lieux et ont installé, tout le long de la rambarde de l’escalier, des affiches à l’effigie de bonhommes barrés. Chacun d’eux représente un poste d’enseignant amené à disparaître.

«  Dans le premier degré en Lorraine, 298 postes devraient être supprimés à la rentrée, et l’administration devrait être encore davantage touchée. Cette action s’est faite spontanément suite au conseil syndical. C’est notre devoir. Notre région est la plus réactive sur le sujet, car elle est la plus atteinte par ces restructurations. Les Lorrains payent le prix fort depuis des années. Effectivement, on a une baisse démographique, mais, selon les statistiques, on serait à un poste supprimé pour quatre élèves en moins. Il y a un déséquilibre flagrant ! De plus, 70 classes devraient fermer pour 400 élèves en moins. »

Selon les syndicats, cette opération s’inscrit dans une série d’actions menées pour se faire entendre, notamment par le recteur, mais pas question d’entrer «  dans une logique de conflit. Le but est de s’exprimer et d’arriver à des négociations », insistent-ils. «  D’ailleurs, nous avons été très bien accueillis ici, car l’Inspection académique ne sera pas épargnée. Nous avons aussi le soutien des parents d’élèves et des politiques. Le mouvement ne concerne pas uniquement les enseignants ».

Le ravitaillement arrive et des sacs de couchage sont empilés dans le couloir, «  au cas ou l’occupation des locaux devrait se poursuivre… »

Audrey LIBIEZ Réûblicain Lorrain  le 12/02/2011
 
 
 
Vendredi 11 février 2011
Manif à Nancy le 10.02.2011 (photo et article RL)
 

Les enseignants ont répondu beaucoup plus massivement en Lorraine que dans le reste du pays à l’appel à la grève organisée hier par la FSU, le SGEN-CFDT, l’UNSA et la CGT, soutenus par les parents d’élèves FCPE. Selon les décomptes officiels du rectorat de Nancy-Metz, 27,5 % des professeurs étaient absents en fin de matinée, alors que le ministère de l’Education nationale annonçait au même moment 17 % de grévistes dans l’ensemble de l’Hexagone. La sévérité des coupes claires annoncées pour la rentrée de septembre – 841 emplois dans l’académie – semble avoir renforcé la combativité des Lorrains.

Cortèges fournis

Témoignage de l’indignation des enseignants et des parents d’élèves, une manifestation d’une ampleur exceptionnelle dans ce domaine a envahi les rues de Nancy, où 1 200 personnes ont « assiégé » le rectorat, dont le portail a été symboliquement muré. Le cortège comptait en particulier de fortes délégations de personnels et de parents d’élèves de Jarny et de Longwy, où vingt postes sont menacés au collège A.-Maizières et où l’on a enregistré 60 % de grévistes dans l’ensemble des établissements. De même, à Metz, environ 1 000 manifestants ont défilé en ville, escortés par 450 silhouettes noires – autant que de postes menacés dans le département.

Ailleurs, le mouvement a été plus diversement suivi, comme à Bitche où les deux écoles maternelles (190 enfants et sept enseignants) s’y sont associées, alors qu’on ne comptait qu’un seul gréviste dans le primaire… Certaines délégations se sont montrées particulièrement motivées dans les cortèges, comme celle de Talange où l’on craint, au collège du Breuil, la disparition pure et simple de la Segpa (Section d’enseignement adapté). Un nouveau rendez-vous intersyndical et associatif est annoncé pour le samedi 19 mars, date à laquelle des manifestations sont prévues dans toute la France.

 

Républicain Lorrain le 11/02/2011

 

 

 

1000 manifestants de l'éducation nationale dans les rues de Metz

photo et article RL

 

Hier, dans les rues de Metz, ils étaient un bon millier de manifestants à crier leur refus des suppressions de postes annoncées dans l’Education nationale : plus de 800, dans l’académie, et 450, dans le département.

L’inspection académique estimait à 30 %, les enseignants absents, hier, dans les établissements de l’académie. Avec des pics à 90 %, comme au collège Le Breuil, à Talange.

«  Nous sommes là pour protester contre les suppressions de postes et les classes surchargées », résume une enseignante de français de Talange, Maryvonne Rousseau. Hier, elle était dans le cortège messin.

Les manifestants se sont massés à 14h30 devant l’inspection académique. Une fois les rangs bien gonflés, la sono à fond, ils se sont lancés à l’assaut du centre-ville. Direction la préfecture, pour y accrocher 450 silhouettes de papier, «  pour les 450 postes supprimés en Moselle ». Dans l’académie entière, le nombre passe à 822, pour les emplois d’enseignants, sans oublier 19 postes administratifs.

«  La Moselle paie le plus lourd tribut : suppression de 112 postes dans les écoles, 60 en collèges et 230 en lycées généraux, technologiques et professionnels », rappelle un tract de l’intersyndicale FSU, SGEN-FDT, SE Unsa, CGT Éducation.

Application directe : le collège Le Breuil redoute deux suppressions de postes, plus un départ à la retraite non remplacé. «  Il y a aussi une menace sur la Segpa », ajoute Stéphane Becker, délégué Snes.

«  On est furieux aussi parce que le privé n’est pas logé à la même enseigne, il a moins de suppressions », poursuit Maryvonne Rousseau. Le lycée professionnel de Rombas perdrait sept postes sur 22. «  Au collège, on prévoit 30 élèves par classe », pronostique un enseignant. «  Il y a aussi un problème de non-remplacement des titulaires sur zone de remplacement, notamment en allemand.  » Idem en latin.

« Un saupoudrage de technologie »

La manifestation est aussi l’occasion de mettre d’autres soucis en exergue. Plus locaux. «  Nous sommes particulièrement mobilisés aujourd’hui sur Rombas, car cela permet de mettre en lumière une lutte locale liée à un dysfonctionnement interne », dit un enseignant de Julie-Daubié.

Ou au contraire nationaux. Comme la réforme à venir des lycées technologiques : le nombre de spécialités est revu à la baisse. «  Nous ne sommes pas contre la réforme, mais, là, ce sera un enseignement général avec un saupoudrage de technologie », estime Francis Fristot, de La Briquerie à Thionville. «  L’idée est de nous rendre plus polyvalents », traduit son collègue, Patrick Ludemann. Il enseigne la physique appliquée. «  Bientôt ça n’existera plus ! ».

Des lycéens ont défilé, hier, à leurs côtés. «  On est déjà à 33 par classe ! Si c’est comme ça, ils n’ont qu’à nous mettre dans un amphi, devant un écran ! », lâche Cécile, de Forbach.

Charline POULLAIN Républicain Lorrain le 11.02.2011


12/02/2011
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