La Mirabelle Rouge

IKEA au placard !

 

Seize magasins Ikéa en grève

Un magasin est fermé et quinze autres sont touchés ce samedi sur les seize que compte l'enseigne suédoise en France. Les salariés réclament de meilleurs salaires.

Devant le magasin de Plaisir.

Devant le magasin de Plaisir. (© AFP Pierre Verdy)

Seize magasins Ikea, dont celui de Franconville (Val d'Oise) totalement fermé, étaient touchés ce samedi par un mouvement de grève sans précédent visant à faire plier le géant suédois de l'ameublement sur les salaires du personnel.

En fin de matinée, la direction a recensé quelque 500 grévistes parmi les 5.500 salariés devant travailler ce jour, essentiellement à Franconville (Val d'Oise), magasin qui n'a pas ouvert, Paris Nord (Val d'Oise), Thiais et Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).

La CGT, qui évoque «un mouvement massif», a elle dénombré plus de 50% de grévistes. «Tous les services sont ouverts sauf à Franconville», a souligné une porte-parole du groupe, qui compte 8.800 salariés en France. Mardi déjà, trois magasins n'avaient pas pu ouvrir leurs portes.

La co-directrice du magasin du Val d'Oise, Claire Héry, a justifié la fermeture par «des menaces d'actions spectaculaires des organisations syndicales qui font pression sur les non-grévistes».

Plusieurs responsables syndicaux dénoncent au contraire des «pressions» des directions locales sur les salariés.

A Paris Nord, une cinquantaine de grévistes se sont installés tôt samedi dans le hall sur des canapés et devant l'entrée, accueillant dans une ambiance sonore et bon enfant les clients.

A Plaisir (Yvelines), une soixantaine de personnes scandaient dans un froid glacial «respecter les employés» et «Plaisir ne bougera pas».

A Roques-sur-Garonne, près de Toulouse, une quarantaine de grévistes portaient une banderole «Ikea en grèv». «Le magasin tourne au ralenti avec les cadres et les CDD», selon la CFDT.

A Marseille, une vingtaine de salariés, selon le même syndicat, ont sensibilisé «clients et non-grévistes» sur «les conditions de travail dégradées et la perte des valeurs de partage» dans l'entreprise.

«Depuis la prise en main d'Ikea par une holding, il y a une vingtaine d'années, c'est la course aux bénéfices alors que notre fondateur Ingvar Kamprad avait une fibre sociale plus développée», estime Henri Bru, un ancien de la maison.

Déçus par les propositions d'augmentation de salaire, FO, CGT et CFDT ont appelé jeudi soir à une grève immédiate, qu'ils qualifient «d'historique». Ils réclament une hausse générale des rémunérations de 4%.Ikea a proposé pour les employés une augmentation collective de 1% et une hausse individuelle liée aux performances de 1%. Pour les cadres, l'enveloppe d'augmentation individuelle s'élèverait à 2%, sans augmentation générale, avec une hausse de 5% du forfait dimanche.

Leur précédente proposition était une augmentation moyenne de 1,2% sur la base de hausses individuelles ou au mérite, sans hausse générale.

Le mouvement de protestation a commencé par une grève locale samedi dernier. La situation s'est tendue avec l'occupation par intermittence, à partir de lundi, du siège social du groupe à Plaisir (Yvelines). Depuis vendredi après-midi, le siège n'est plus occupé.

Une nouvelle réunion «d'échanges» portant sur les conditions de travail est prévue lundi avec les syndicats.

Le PS a estimé que cette grève était «symptomatique du blocage des salaires en France» et s'est «indigné» de «l'absence de propositions» du gouvernement en matière salariale.

(Source AFP)

Communiqué du NPA. Soutien aux salariés d'Ikéa.

Les salariés de plusieurs magasins Ikéa sont en grève . Les grévistes entendent ainsi faire valoir leur droit à une augmentation des salaires de 4% pour tous, alors que cette entreprise a engrangé 55 millions d'euros de profits en 2009.

Ils se heurtent actuellement à une fin de non-recevoir de la direction qui ne veut pas lâcher plus de 1,2% selon les cas.

Pour le NPA, les conflits sociaux qui se développent dans la restauration rapide comme chez KFC, dans les chaînes de magasins tels que Ed, contre la franchisation, ou Ikéa montrent que la résistance à l'injustice sociale, à la crise s'étend à des milieux professionnels qui ne font pas toujours la une de l'actualité. Cela montre bien que la crise est loin d'être finie pour les salariés.

C'est pourquoi, le NPA soutient totalement les revendications et les initiatives prises par les salariés d'Ikéa pour faire céder leur direction.

 

Ikea, du conflit social dans le placard

Entreprise . Malgré un chiffre d'affaires record, le leader du meuble en France refuse d'augmenter ses salariés.

Par JULIA PASCUAL (Libération)

Il y a eu 50 millions de visites dans les magasins Ikea de France entre septembre 2008 et septembre 2009. Autant de chalands venus rafler qui un abat-jour Regolit, qui une table Lack, une étagère en kit Billy ou des boulettes de viande Köttbullar à la cafet du géant suédois. Pour les recevoir, vendre, encaisser, charger et décharger, ils sont 8 667 salariés. Autant de bonhommes en bleu et jaune à qui la direction a proposé une augmentation générale des salaires en 2010 de… 0%. Une première pour un groupe qui a à cœur d'afficher un comportement respectueux de ses troupes et qui cultive en interne une forte culture d'entreprise. Mais la crise est passée par là. Véritable alibi ou simple prétexte ?

La filiale française d'Ikea annonce un chiffre d'affaires 2008-2009 en hausse de 7% sur un an, à 2,2 milliards d'euros (c'est mieux qu'Ikea maison mère qui affiche + 1,7%). Mais, à surfaces comparables (Ikea a ouvert des magasins à Tours, Rennes et Rouen), l'activité affiche un léger recul. «Nous ne sommes plus dans des progressions à deux chiffres», avance le groupe pour justifier son avarice. Ikea reste malgré tout le leader de l'ameublement en France (son troisième marché au niveau mondial) depuis 2008, quand il a ravi la place au français Conforama. Mieux, selon les chiffres de la direction fournis aux syndicats, «l'entreprise a fait 52 millions d'euros de bénéfices» en 2008-2009. Si c'est moins que sur l'exercice passé (82 millions d'euros), c'est suffisant pour payer sa tournée. Or, ce que propose Ikea, c'est une moyenne de 1,2% d'augmentations… mais individuelles ou au mérite, «alors que, depuis deux ans, on perd du pouvoir d'achat», souligne Serge Fernandes, délégué FO à Ikea Montpellier. Les augmentations générales de 2008 (1,5%) et 2009 (0,5%) n'ayant pas rattrapé l'inflation (2,8% en 2008 et 0,9% en 2009).

Alors, même si le salaire d'entrée chez Ikea est 100 euros supérieur au Smic et que le groupe paye son 13e mois, plus intéressement et participation (1,2 mois de salaire en 2009) et quelques primes de-ci de-là, les syndicats considèrent que le compte n'y est pas et exigent 4% d'augmentation pour tous. Depuis lundi, sept délégués FO occupent un local jour et nuit au siège du groupe à Plaisir (Yvelines). Depuis vendredi, des débrayages ont lieu dans une dizaine de magasins (sur un total de 26). Certains ont dû fermer plusieurs heures, faute de personnel. FO, CGT et CFDT menacent même d'une grève nationale samedi. Du jamais vu. Aujourd'hui à 14 heures, une négociation doit avoir lieu avec la direction, qui dit avoir de «nouvelles propositions».Mais pose comme condition préalable que les FO déguerpissent du siège. C'est qu'Ikea tient à garder sa culture du dialogue.

 



13/02/2010
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