La Mirabelle Rouge

Le 6 novembre à Longwy,Sarreguemines et Sarrebourg

Réforme des retraites : la lutte malgré tout

Photo et article du RL

 

Hier, la huitième journée de mobilisation contre la « casse des retraites » a démontré que les manifestants étaient toujours aussi déterminés. Même s’ils étaient moins nombreux à répondre à l’appel de l’intersyndicale.

C e n’est pas un baroud d’honneur ! Hier nous étions en lutte revendicative, aujourd’hui nous sommes entrés en résistance face à un gouvernement sourd qui n’a pour seul plaisir que de mettre en place une régression sociale et une insupportable casse des retraites avec la complicité du Medef. » Mustafa Halal, délégué CGT, a martelé la détermination des manifestants qui se sont retrouvés hier après-midi, place Darche à Longwy-Haut.

Si les rangs étaient un peu plus clairsemés qu’à l’accoutumée, les prises de paroles n’ont pas faibli, bien au contraire. Du côté de la FSU, Philippe Spillman parlait déjà des échéances de 2012 : «  Beaucoup attendent la future élection présidentielle. La FSU, avec l’intersyndicale n’attendra pas 2012 pour continuer d’agir, de dénoncer les effets néfastes et injustes de cette loi. Nous devons continuer à être offensifs, multiplier les formes de mobilisation, être présents partout où les salariés ont décidé de relever la tête. »

Solidarité sans faille

A l’instar des employés de MGM à Villers-la-Montagne, également présents à cette manifestation. «  Depuis jeudi, nous sommes en grève générale, clamait une représentante CGT. Le 16 novembre, 44 salariés recevront leur lettre de licenciement sans indemnités, mise à part la prime légale. C’est une honte ! Mais ceci n’est que le début, puisque tout le monde sait que l’entreprise ne pourra être viable. Nous nous dirigeons vers la fermeture du site. » Une collecte de fonds destinée à soutenir les salariés grévistes de MGM a été lancée spontanément au cours du rassemblement témoignant d’un fort esprit de solidarité.

Un thème largement repris par Robert Giovanardi de la CFDT : «  Liberté, égalité, fraternité sont les trois devises de la France. Le mouvement syndical y ajoute la solidarité. Cette réforme des retraites n’est pas égalitaire, elle est injuste ! » Le militant a également évoqué les Droits de l’Homme, «  bafoués en France pour les travailleurs emprisonnés dans un système de chômage, de bas salaires et de mauvaises conditions de travail ». Michel Mengin de FO, clôturait les prises de paroles en motivant les troupes : «  A sept reprises, plusieurs millions de salariés sont descendus dans la rue. Un esprit de résistance et de combat s’est installé. Il faut continuer à tout faire pour le préserver. […] Comme depuis le premier jour, continuons d’exiger avec force le retrait, retrait, retrait du plan Sarko ! »

L’intersyndicale a programmé une réunion interprofessionnelle ouverte à tous, ce mercredi 10 novembre au PED, à 18h pour décider des suites à donner au mouvement.

 

Sandra Nonnenbruck. Républicain Lorrain 07.11.2010
 

Sarreguemines «La marmite est en train de bouillir»

Photo et article RL
 

Il faut continuer à se battre, la meilleure manière de se faire entendre, c’est la grève générale, interprofessionnelle. C’est Sarko qui réquisitionne tout le monde. » Ainsi parle Françoise Staudt, déléguée de l’union locale FO, au moment où la manifestation débute hier à 14 h 30 place de la Gare à Sarreguemines.

Les convictions demeurent

A ce moment, cirés et parapluies font florès et le groupe met un peu de temps à prendre forme. L’heure précédente a permis aux habitants du centre-ville d’avoir une bande-annonce sonore, un véhicule estampillé CGT annonçant la couleur par haut-parleurs. «  On demande un responsable par syndicat à la banderole intersyndicale ». L’heure est venue pour la huitième manifestation du genre, initiée par les syndicats Sgen-CFDT, FO, Snes-FSU, CGT et CFTC. Entre 400 participants selon la police et 500 selon l’intersyndicale ont pris part au mouvement.

Sous une pluie qui est moins battante que les manifestants, mais continue, le cortège animé débute un périple d’une heure où, comme d’habitude, chacun donne de la voix en tâchant de ne pas se la briser. A cette heure de la journée, les rues sont calmes, et le défilé suscite quelques sourires complices. «  On peut s’y joindre n’importe où ? », demande spontanément une dame rue Poincaré. Elle n’avait pas prévu de manifester de manière inopinée. Elle était certainement séduite par l’ambiance. «  La retraite, on s’est battus pour la gagner, on se battra pour la garder », chantent les uns sur le pont des Alliés. «  De l’argent, il y en a pour les poches du patronat », reprennent les autres sur le pont de l’Europe. Le cortège effectue un circuit modeste, mais rassemble salariés du public et du privé, retraités et demandeurs d’emploi. «  J’ai 6 ans et je ne veux pas la retraite à 62 ans », est-il inscrit sur le vêtement d’un petit garçon.

Une fois le circuit au centre-ville terminé, le groupe fait halte devant le tribunal, où le parvis se mue en tribune pour l’intersyndicale, au nom de laquelle Bernadette Hilpert, déléguée CGT, s’exprime. «  Nous sommes encore nombreux malgré tout ce qui se dit, quoiqu’on en dise, nous sommes la preuve que la démocratie n’a pas eu lieu. »

Ph. C.

Publié le 07/11/2010 (républicain lorrain)

 

Sarrebourg: un cortège funèbre pour maintenir la pression
Photo et article RL

Entre 300 et 500 manifestants ont rallié la marche funèbre organisée par les syndicats contre la réforme des retraites, hier après-midi à Sarrebourg. En tête de cortège, un cercueil symbolisait la mort de la retraite à 60 ans.

Retraités oui, maltraités non. Les banderoles plantent le décor.

Sophie, 8 ans, tape avec conviction sur le tambour de son parrain. Les sifflets, les crécelles, les vuvuzélas, les porte-voix ont une fois de plus mis en musique la colère des manifestants contre la réforme des retraites.

Hier après-midi à Sarrebourg, entre 300 personnes (selon la police) et 500 (selon les syndicats) formaient un cortège avec un cercueil en tête.

«  Ça symbolise la mort de la retraite à 60 ans. Nous allons le déposer devant le siège de l’UMP rue de la Gare. Nous déposerons également une gerbe avec une banderole "travail santé retraite" devant la Crav », annoncent les syndicats. «  Il faut qu’on maintienne la pression pour que le gouvernement ne fasse pas encore pire. Sarkozy n’a pas gagné. Ce n’est pas en faisant passer une réforme par la force que les gens ne se mobilisent plus ! »

« Toujours aussi injuste ! »

Jeunes, salariés, retraités, familles et chiens ont traversé la ville sous la pluie, écopant au passage des klaxons d’automobilistes agacés.

«  On continue à manifester, la loi n’est pas promulguée et elle est toujours aussi injuste ! », lancent des infirmiers en blouses blanches.

Le mécontentement s’exprimait en chanson et sur les banderoles : «  Avec Sarkozy, tous les sous pour les banquiers et des retraites de misère pour les salariés. »

M.M.

Publié le 07/11/2010 (Républicain Lorrain)

 

 

 


07/11/2010
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