La Mirabelle Rouge

Le Luxembourg va-t-il basculer dans la grève générale ?

30.04.2010

 

Le syndicalisme luxembourgeois voit-il l'avenir en Rouge.........?

 

Jean-Claude Reding a décidé d'élever le ton. Le président de l'OGB-L avait déjà abondamment roulé des yeux au moment de livrer, mercredi après-midi, ses commentaires personnels sur l'échec de la Tripartite. Hier à Remerschen (Schengen), le leader syndical a remis le couvert, et n'y est pas allé avec le dos de la cuiller : «  Jean-Claude Juncker n'a pas d'autre intention que de supprimer l'Index (indexation automatique des salaires sur l'inflation, ndlr) ! Ce qu'il propose en tripartite n'est que la première étape de cette volonté de suppression progressive… Si nous lui donnons le petit doigt aujourd'hui, c'est tout le bras qu'il finira par nous arracher ! », a-t-il lancé à ses troupes lors de son traditionnel discours de la fête du Travail.

La fermeté du ton est au diapason de l'atmosphère tendue qui baigne le pays en ce moment. Et les syndicats n'ont pas spécialement bonne presse au Luxembourg, ces jours-ci : leur intransigeance lors des derniers tours de table de la Tripartite – en faisant notamment de l' Index un sujet tabou – est tenue pour principale responsable de l'échec des négociations dans le camp du patronat, de la fédération des artisans, sinon le gouvernement, où seuls les socialistes se tiennent à des commentaires réservés.

Jean-Claude Reding n'en a cure : le patron de l'OGB-L peut compter sur le soutien du LCGB, pourtant proche des chrétiens-sociaux, au sein d'un «  front syndical sans faille ». Alors, même si 52 % des Luxembourgeois sondés par RTL souhaitent voir les syndicats reprendre les négociations dans un esprit de compromission, Reding reste ferme sur les prix : «  De toute façon, Juncker ne nous propose rien de concret ! Ce n'est pas seulement l 'Index qui est en jeu : c'est tout son Plan d'économies qui n'a ni queue, ni tête… »

Pour le 1 er Mai, le rouge est mis !..........

Christian Knoepffler ( l'article est un extrait du RL du  30.04.2010 mais  le titre est celui de La Mirabelle Rouge)

 

 

 

28.04.2010

Echec historique de la tripartite

 

«  La tripartite a échoué », a reconnu, hier après-midi, le Premier ministre conservateur luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, deux heures à peine après le début d'une réunion de négociations présentée comme celle de la dernière chance entre gouvernement, syndicats et patronat. Les «  réunions de coordination du comité tripartite » instaurée dans les années 70, en pleine crise de la sidérurgie, sont le fondement sur lequel repose le modèle social luxembourgeois. L'échec d'hier est sans précédent et a été provoqué par le refus des syndicats de céder sur l'actuel système d'indexation automatique des salaires sur l'inflation, notamment en excluant les prix des produits pétroliers du calcul.

Alors que le patronat revendiquait depuis des mois l'abandon provisoire du système, Jean-Claude Juncker a proposé en dernier ressort de procéder à un aménagement de l'index en fonction du niveau de revenu : 2 % d'augmentation pour les salariés percevant au maximum deux fois le salaire minimum, tandis que pour ceux gagnant plus de 3 565 € bruts, l'augmentation aurait été plafonnée à 84,94 €.

En contrepartie, le Premier ministre avait proposé la gratuité des transports en commun. Insuffisant pour les représentants des salariés et notamment pour l'OGBL dont le président, Jean-Claude Reding, a prévenu hier que son syndicat allait désormais réfléchir à d'autres formes d'actions. Il y a quelques semaines, le même Jean-Claude Reding avait déjà avancé la menace d'une grève générale – fait rare au Grand-Duché – si le patronat n'infléchissait pas ses revendications en matière de gain de compétitivité.

En réalité, la tripartite semblait mal engagée dès sa première réunion du 17 mars et les choses se sont envenimées au fil des semaines, notamment en raison d'un paquet de mesures fiscales et de suppression d'acquis sociaux, comme l'allocation rentrée, proposés par le gouvernement pour réduire les déficits publics et budgétaires. Les syndicats ont douté de la réalité des prévisions avancées par le gouvernement dont ils ont dénoncé la proximité de vue avec le patronat.

A l'issue de la cinquième réunion tripartite, hier, syndicats, patronats et gouvernement se sont réunis séparément afin de préciser leurs stratégies après cet échec. En début de soirée, le Premier ministre est à nouveau intervenu publiquement pour dire que le gouvernement restait ouvert à la discussion. Si un conflit social majeur n'est plus à exclure, se pose aussi la question de l'avenir de la coalition gouvernementale formée par le parti chrétien social et les socialistes du LSAP, les positions de ces derniers étant traditionnellement proches de celles des syndicats.

 

Fabien GRASSER. (Le Quotidien ) Luxembourg 28.04.2010

 



28/04/2010
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