La Mirabelle Rouge

Les dirigeants du FC Metz se footent du monde.....

 

 

 

La faute politique aurait été d’accepter »

 

Alors qu’il affirme que le projet de grand stade aurait coûté près de 80 millions d’euros, Dominique Gros, maire de Metz, règle ses comptes avec tous ceux qui ont fait enfler la polémique.

Il a voulu laisser la polémique dégonfler avant de reprendre la parole. Mais Dominique Gros avait encore des choses à dire sur le Grand stade. Et des comptes à régler.

Hier, le maire de Metz a donc présenté les documents qui l’ont conduit à enterrer la candidature messine pour l’Euro 2016. Ceux-ci font apparaître un chiffrage du projet proche de 80 millions d’euros, alors que le FC Metz annonçait 45 M€ (lire en pages Sports). « Le scénario était écrit d’avance, explique Dominique Gros. Jamais le FC Metz n’aurait eu les moyens d’assumer le surcoût. Le conseil général aurait payé ses 10 M€, l’État aurait peut-être payé également sa participation annoncée. Mais tout le surcoût, ça aurait été pour le propriétaire du stade : la Ville. Ce sont donc les contribuables messins qui auraient dû payer. Nous aurions lourdement endetté la ville pour un investissement qui, à mes yeux, n’est pas porteur d’avenir », se justifie Dominique Gros.

Alors, à tous ceux qui ont parlé de « faute politique » au moment de sa décision, Dominique Gros répond : « La faute politique aurait été d’accepter ».

Dans son viseur, il y a Bernard Serin, le président du FC Metz, mais aussi Patrick Weiten, le président du conseil général, qui a eu des mots très durs à son endroit.

Il attaque aussi son opposition, et en particulier le groupe de Marie-Jo Zimmermann, dont il affirme qu’elle s’est « ridiculisée » : « Marie-Jo Zimmermann était contre le projet. Elle nous a même fourni un article à publier dans Metz Magazine pour attaquer le grand stade. Et quand j’annonce ma décision, je me fais encore attaquer. Sauf qu’entre-temps, Metz Magazine a été diffusé à 70 000 exemplaires… »

« 54 messages en tout »

« Tous ces gens ont tout de même réussi à créer une pression médiatique incroyable, reconnaît Dominique Gros. Mais ils seraient surpris par le nombre de personnes qui me soutiennent dans ma décision… » Le maire balaye toutes les rumeurs qui ont circulé : explosion du serveur internet de la mairie sous le poids des mails de supporters, déferlement de courriers… « En tout, entre les mails, Facebook et les courriers, nous avons reçu cinquante-quatre messages, dont douze étaient identiques, affirme le maire. Parmi les auteurs de ces messages, nous avons compté seulement dix-huit Messins. Les autres habitent autour de Metz, mais aussi à Paris ou même à l’étranger ». Des gens qui n’auraient pas eu à supporter fiscalement un tel investissement.

Dominique Gros a quand même un regret : « Quand j’ai parlé de manque de ferveur, les supporters l’ont pris pour eux. Je me suis mal exprimé. Je regrette de les avoir touchés. Ce sont des gens qui ont attachement très fort à leur club, à leur ville. Il y a un lien sentimental ».

Le maire de Metz a donc commencé à recevoir les représentants des associations de supporters pour leur expliquer sa décision. Un exercice délicat, pour un homme qui n’est pas franchement un amateur de football. Dominique Gros a été agréablement surpris : « Finalement, c’est un monde assez intéressant ».

Anthony VILLENEUVE. (RL le 24.03.2012)

 

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Gros montre ses devis

Le maire de Metz a présenté deux documents qui contredisent le chiffrage à 45 M€ avancé par le club. Selon lui, la facture aurait avoisiné les 80 M€.

Dans cette affaire de Grand Stade, j’ai arbitré. Et maintenant je veux siffler la fin de la partie », annonce le maire de Metz, Dominique Gros. Et pour mettre tout le monde d’accord, rien de mieux que les chiffres.

 

79,6 M€. C’est ce que coûterait le projet de Grand Stade présenté par le FC Metz selon Patrick Bayeux, maître de conférence et consultant reconnu sur des projets de rénovation et de construction. La Ville de Metz a fait appel à lui (contre une rémunération avoisinant les 9 000 euros) pour chiffrer le projet sur la base des plans fournis par le FC Metz. Patrick Bayeux a livré un devis très détaillé. « On est bien loin des 45 M€ annoncés par Bernard Serin », constate Dominique Gros. Déjà révélé dans nos colonnes le 9 mars, ce chiffrage a été formellement contesté par Bernard Serin ( RL du 14 mars).

 

Le courrier qui contredit Bernard Serin

 

45 M€. C’est le chiffre qui a été annoncé par le FC Metz. Il a été calculé par le cabinet d’architectes allemand missionné par le club. Mais Dominique Gros s’est procuré un courrier adressé par ce cabinet, la société Fiebiger GMBH, à Bernard Serin. Il y est indiqué que « le chiffrage à 45 M€ date de 2007 » et qu’il doit donc être actualisé, le projet ayant subi, toujours selon ce courrier, des modifications importantes liées aux exigences de l’UEFA et du plan de prévention du risque inondation. « Donc Monsieur Serin savait que son chiffrage à 45 M€ n’était pas réaliste. Il voulait lancer le projet et nous mettre devant le fait accompli. » Dominique Gros s’est senti piégé.

 

700 000 €. Du coup, le maire de Metz a demandé à ses services d’éplucher les affaires en cours avec le FC Metz. Ils sont tombés sur un os. Le 30 septembre 2010, le conseil municipal allouait une subvention de 700 000 € au club, sous forme de deux années de gratuité de loyer du stade, pour la réalisation de travaux d’amélioration de la tribune ouest. Le club s’était engagé à effectuer les travaux dans les neuf mois. « À ce jour, ils n’ont toujours pas démarré », révèle Dominique Gros. Alors que le dégrèvement de loyer a été appliqué… Le club a indiqué que les travaux seraient lancés fin avril.

 

10 M€. C’est ce que la Ville de Metz était prête à mettre pour le Grand stade. « Cette somme reste d’actualité, affirme le maire. Nous sommes toujours prêts à dépenser cette enveloppe pour améliorer le stade Saint-Symphorien. Mais nous prendrons le temps de définir des priorités. »

 

Une question se pose aujourd’hui : la Ville peut-elle encore travailler en toute confiance avec le FC Metz ? « Oui, c’est une nécessité, martèle Dominique Gros. Par contre, nous serons plus attentifs qu’avant… »

 

Sollicité pour réagir à ces informations, Bernard Serin n’a souhaité faire aucun commentaire.

RL le 24.03.2012

 

 



25/03/2012
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