La Mirabelle Rouge

Les rendez-vous littéraires de Geronimo en juin...

 

Vincent Wahl / Tous les râteliers ! /

Dans une langue toujours gourmande, érudite mais malicieuse, Vincent Wahl poursuit son exploration des enjeux de satiété, de ce que manger veut dire, entamée dans un premier volume, Œil ventriloque, paru en 2008. Se référant aux classiques de la gastronomie (Grimod de la Reynière, Brillat-Savarin…) comme aux pratiques contemporaines -voire futures-, établissant des ponts vers d'autres formes d'expressions, cinéma, peinture, musique, éprouvant le pouvoir métaphorique de la nourriture, il délivre une poésie de sensation première, une poésie du goût qui s'enivre de sonorités au moins autant que de saveurs.

Né à Strasbourg vivant à Metz, Vincent Wahl, ingénieur agronome dans le civil, a l'assiette à l'Est. Il persiste à écrire de la poésie, à essayer de se laisser déplier par l'écriture. Pour apprendre, lentement, à parler.

/ éditions Rhubarbe /

Samedi 12 juin à 12h

Tania Pividori / Voix libres /

La poésie n'est jamais là où on l'attend. Elle fait rêver, grandir le monde. Elle est souvent devenue chanson, slogan, aide-mémoire. Elle est nécessaire. Jean Métellus et Tania Pividori jouent ici de la musique des mots qui nous porte des rives bleues de la Méditerranée aux couleurs éclatantes d'Haïti. Ils célèbrent un chant premier, une poésie sans autres confins que ceux de la parole féconde, que ceux de l'envie de libérer d'étranges turbulences, de démultiplier l'essence d'une parole poétique aux timbres inattendus. Une musique polyphonique se déploie, donne un son au sens, nourrit l'imagination comme un parfum, libère la parole.

Avec ses complices, Patricio Villarroel au piano et Pablo Cueco au zarb, Tania Pividori chante les mots et le temps, rythme les émotions, détourne les harmonies entre chanson contemporaine et suave mélodie.

/ éditions Le temps des Cerises /

Jeudi 17 juin à 18h30
 
Eric Roussel / Le naufrage (16 juin 1940) /
Étrange théâtre, ce 16 juin 1940, que la ville de Bordeaux devenue la capitale improvisée d'une France déjà largement envahie par les troupes hitlériennes : trois conseils de ministres en vingt-quatre heures, présidés par deux chefs de gouvernement successifs, Paul Reynaud et le maréchal Pétain, l'un à bout de résistance, l'autre usé par l'âge et décidé à arrêter les combats. Un monde s'écroule au milieu d'un immense exode et d'un chaos indescriptible. Une république se meurt dans une indifférence quasi générale. Ce moment dramatique, écrit Éric Roussel, marque la vraie rupture de 1940, non seulement parce que tout un pays bascule alors dans l'inconnu, mais surtout parce que cette journée révèle, en miroir, les causes immédiates et lointaines, politiques autant qu'intellectuelles, culturelles et morales, d'une défaite qui, au fond, n'est pas si étrange. Récit d'un naufrage prévisible, ce livre interroge également à frais nouveaux les failles méconnues et les faiblesses parfois insoupçonnées de cette IIIe République finissante qui va expirer à Bordeaux dans le tumulte, l'incertitude et, pour beaucoup, l'inconscience de la partie terrible qui se joue alors ; il retrouve les grands protagonistes de ce drame et d'autres visages moins connus ; il en restitue les opinions, les engagements, les passions, les arrière-pensées... Mais dans ce chapitre si sombre on entrevoit aussi, portés par une prescience et une détermination inespérées, les germes d'une régénération politique nationale et d'une configuration inédite des rapports entre les peuples européens : le 16 juin aura été l'école de deux hommes aussi exceptionnels que différents, Charles de Gaulle et Jean Monnet.
Eric Roussel, président de l'institut Pierre-Mendès-France, est notamment l'auteur de Jean Monnet (1996) et de Charles de Gaulle (2002)
/ éditions Gallimard /

Lundi 21 juin à 18h30

Eric Orsenna / L'entreprise des Indes /

« Le 13 août 1496, au large du Portugal, le bateau que commande Christophe Colomb fait naufrage. Le futur amiral vient d'avoir vingt-cinq ans. Par miracle, il réussit à regagner la côte et trouve refuge à Lisbonne auprès de son frère cadet, Bartolomé. Lequel exerce la profession de cartographe. Depuis le début de ce xve siècle, le monde s'ouvre. Et le Portugal est le moteur principal de cette ouverture. La Renaissance commence par des expéditions lointaines. Sous l'impulsion d'Henri le navigateur, des caravelles partent chaque mois pour aller explorer les côtes de l'Afrique. À Lisbonne, capitale du savoir, se retrouvent toutes les corporations de la découverte : mathématiciens savants du ciel, cosmographes, géographes, constructeurs de bateaux et des outils de navigation. cartographes. Huit années durant, les deux frères vont travailler ensemble et préparer le voyage auquel Christophe songe depuis l'adolescence : c'est l'Entreprise des Indes, gagner Cipango (le Japon) et l'empire du Grand Khan (la Chine). Mais au lieu de la route habituelle, celle de la soie, vers l'est, on affrontera l'océan, plein ouest. En 1484, leur projet sera rejeté par le Comité des Sages qui conseille le Roi Jean II. C'est la raison pour laquelle Christophe ira tenter sa chance auprès des monarques espagnols, Isabelle et Ferdinand. Un maître cartographe, un rhinocéros, un fabricant de veuves, une maîtresse d'école pour les oiseaux, une bécassine, une prostituée réputée principalement pour la qualité de ses oreilles, Marco Polo, quelques Dominicains, des chiens dévoreurs d'Indiens, tels sont quelques-uns des personnages secondaires de ce récit. J'ai voulu m'attacher à cette période peu connue de l'histoire de la curiosité humaine. Ce moment où naît une nouvelle liberté en même temps que se développe l'Inquisition et que les Juifs sont chassés. Ces années où se conçoit peu à peu l'unité de la planète, préalable à la première mondialisation, qui ne va plus tarder. Pour ce faire, j'ai osé donner la parole au jeune frère, Bartolomé. C'est lui qui parle, c'est lui qui raconte : il est complice, et premier témoin de l'Entreprise depuis ses tout débuts. C'est aussi lui qui s'interroge : pourquoi, et comment, cette belle passion de la Découverte s'est-elle changée en génocide des Indiens ? À quoi sert de découvrir si l'on tue ce et ceux que l'on découvre ? »
/ éditions Stock /

Mercredi 23 juin à 18h

Editeur invité / Editions Allia /
avec Gérard Berreby, fondateur et directeur.



10/06/2010
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