La Mirabelle Rouge

Arrêt de la cokerie de Carling : les promesses non tenues

Plus de six mois après l'arrêt de la cokerie de Carling, les syndicats expriment leur colère sur les promesses non tenues.

Le drame de la fermeture, on ne le digérera jamais ! » L'amertume est toujours là. Jean-Jacques Bour (CGT), Jurgen Martin (CFDT) et Valérie Blaise (CFE/CGC), les syndicalistes de la cokerie de Carling, ressassent leur rancœur. Elle est encore ravivée parce que leur cokerie aurait fêté cette année ses 100 ans, alors qu'elle aurait, à quelques mois près, pu encore livrer du coke à son actionnaire sarrois Rogesa. «  Ils vont être contraints d'en acheter en Pologne avant d'être autosuffisant avec leur cokerie ZKS en 2012 », rappellent les militants. Mais ce qui les révolte le plus et qu'ils trouvent «  inacceptable », c'est l'annonce dans nos colonnes de ces soixante-sept postes proposés par la sidérurgie sarroise (lire RL du 23 avril) au personnel (115 salariés) ayant adhéré au PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) en novembre dernier. «  Ils nous disent que seulement onze ont accepté une mobilité interne dans le groupe parce que les conditions de départ étaient trop favorables : c'est faux ! Une façon de laisser entendre que le personnel n'est pas pressé de retrouver un emploi. On aimerait bien les voir, ces soixante-sept postes à pourvoir. C'est de l'affichage ! Parce que nous les voulons ces emplois. A ce jour, onze ont été pris, mais depuis, ils n'ont reçu qu'un salarié et aucun poste n'est semble-t-il ouve r t », affirment les représentants CGT-CFDT-CFE/CGC.

« Ils galèrent ! »

Selon les syndicats, à ce jour, plus de cinq mois après la signature du PSE, seule une dizaine d'employés a quitté le navire, préférant le licenciement et l'enveloppe négociée par l'intersyndicale autour de 23 000 €. Sur les 115 autres salariés ayant adhéré au PSE, onze effectivement ont décroché un poste dans le groupe Dillinger Hutte en CDD renouvelable, avant d'obtenir un contrat à durée indéterminé. Treize salariés ont retrouvé un emploi en CDI chez GRtGaz, à l'Usine d'électricité de Metz (UEM), chez France Transfo du groupe Schneider Electric, à la communauté d'agglomération Sarreguemines Confluences. D'autres propositions de reclassement s'ouvriraient pour trois postes au Centre de pyrolyse de Marienau (CPM), dans la sidérurgie lorraine chez ArcelorMittal, à la cokerie de Sérémange.

Quelques-uns envisageraient une reconversion dans les métiers de la santé, d'autres sont proches de la retraite. Néanmoins, une majorité d'entre eux est toujours en quête d'un emploi. Rémunérés pendant l'année du reclassement à hauteur de 85 % du dernier salaire brut, bon nombre sont engagés dans une formation. «  Mais pour la plupart, c'est la galère ! Il y en a qui ont envoyé 100 CV et lettres de motivation, pour un seul entretien d'embauche ! », racontent les syndicalistes.

Quelle revitalisation ?

Mais l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC s'interrogent sur le devenir du site : le démantèlement, la dépollution, la revitalisation. «  Aucune information ne filtre. C'est la chape de plomb. On ne sait rien. Quid du plan de revitalisation auquel l'employeur, l'Etat, la Région doivent contribuer comme ce fut le cas pour Gandrange ? » Même interrogation sur le devenir et le soutien promis pour les sous-traitants. Et puis les représentants du personnel l'ont constaté encore ces jours-ci : «  Des visiteurs venus du Vietnam semblent intéressés par le matériel de la cokerie. Mais personne n'en parle. Tout le monde s'en lave les mains », disent des syndicats excédés, qui aimeraient partager un minimum d'informations sur le sort réservé à ce qui fut leur outil de travail.

Bernard KRATZ Républicain Lorrain 04.05.2010



04/05/2010
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