Contestation de la contre réforme des lycées à Sarre-Union
Les représentants des enseignants au conseil d'administration du lycée Georges-Imbert ont présenté une motion contre la réforme des lycées. Ils s'interrogent sur « l'ambition pédagogique » de ladite réforme
L'objectif du service public d'éducation est d'assurer la réussite de tous les élèves. […] La situation actuelle n'est pas satisfaisante et nécessite une véritable réforme du lycée », écrivent, dans une motion, les représentants des enseignants au conseil d'administration du lycée Georges-Imbert de Sarre-Union.
Ils dénoncent « une réforme mise en place dans la précipitation pour des raisons politiques et économiques, […] un habillage pédagogique trompeur », affirment qu'« il en résulte du désordre et des changements de consignes quotidiens, des programmes revus et corrigés tardivement ou en cours d'élaboration pour beaucoup d'enseignements. »
Pour les signataires, « cette situation entraînera nécessairement une dégradation importante des conditions de travail des élèves et des professeurs, avec comme conséquence une baisse de la qualité de l'enseignement dispensé. » Ils citent des exemples de « diminution des heures de cours. »
Les enseignants constatent que « la dotation horaire globale attribuée par le rectorat […] est en baisse sensible par rapport aux prévisions de l'année dernière. » Selon les signataires, « cela va à l'encontre des promesses de [du] ministre, [d'une] mise en place de la réforme à moyens constants. »
Qualité des enseignements
Les enseignants estiment « qu'il manque environ 25 à 30 heures au lycée général [et que] les modalités d'entrée dans le métier deviennent catastrophiques [ … ] les stagiaires qui ne recevront de formation lourde qu'aux 2e et 3e trimestres [et] seront alors remplacés temporairement par des titulaires de zone de remplacement, des étudiants en master, des "jeunes" retraités volontaires ou encore des salariés précaires. »
Affirmant que « les élèves deviendront des cobayes de cette formation sur le tas », les enseignants administrateurs contestent les objectifs énoncés par le ministère. Exemples à l'appui, ils pointent : « Les effectifs de plus en plus lourds alors que les moyens sont limités pour dédoubler les classes, [la] mise en concurrence entre disciplines pour l'obtention d'heures dédoublées, les conditions d'enseignement [différentes] d'un établissement à l'autre […] les heures d'accompagnement pour aider les élèves en difficulté [qui] n'ont pas l'ambition pédagogique à laquelle elles prétendent. […] L'extinction programmée du corps des conseillers d'orientation et leur retrait des établissements aura pour conséquence que leur mission sera assurée par des professeurs qui n'y ont pas été formés. »
Interrogations
Les signataires dénoncent « le leurre des stages de remise à niveau ou des stages passerelle » . Ils s'interrogent : « Peut- on découvrir de nouvelles disciplines […] en seulement 1 h 30 par semaine ? »
La motion estime que les nouveaux enseignements et leur organisation ne permettent pas au lycée de s' adapter à son époque (économie en classe de seconde, utilisation de l'informatique en classe entière, l'apprentissage des langues vivantes en grands groupes).
La motion demande « une augmentation des moyens accordés à l'établissement, pour qu'ils soient à la hauteur des ambitions affichées […] une autre entrée dans le métier » et se prononce « contre les suppressions de postes dans le service public d'éducation, pour des programmes disciplinaires de qualité, travaillés en prenant le temps de la concertation. »
Républicain Lorrain la locale de Sarre-Union 25.05.2010