La Mirabelle Rouge

Coup de jeunes pour les retraites et coup de vieux pour Sarko

500 lycéens à Sarrebourg, 400 à Saint-Avold, une centaine d’élèves du secondaire et 200 étudiants à Metz, 2 000 jeunes à Nancy et 200 autres à Epinal : les futurs travailleurs sont entrés, hier, massivement dans le mouvement.

Metz, le cortège "jeunes" (photo RL)

 

 

A Sarrebourg le 12 octobre

 

Trois cents jeudi, quatre cents hier. La mobilisation des lycéens sarrebourgeois ne faiblit pas, au contraire. Le cortège parti de la cité scolaire Mangin a traversé tout le centre-ville au rythme des slogans hostiles à la réforme du régime des retraites et des bruyantes revendications(RL)

 

 

 

A Saint-Avold le 12 octobre

Hier à Saint-Avold, des centaines de lycéens sont à nouveau descendus dans la rue pour affirmer leur mécontentement face à la réforme des retraites. Ils étaient plus nombreux que jeudi dernier. Les syndicats de la plate-forme chimique ont, pour leur part, organisé un barrage filtrant sur l’autoroute et brûlé des palettes aux entrées de l’usine.(RL)

 

Cette lycéenne bardée d’autocollants aux slogans hostiles au gouvernement patiente au pied du Centre Pompidou-Metz.

 

Avec une centaine d’autres élèves des lycées Cormontaigne, Fabert, Schuman et de la Communication, les jeunes étaient bien décidés, hier, à entrer dans la danse sociale par la grande porte.

Dans le cortège messin, les syndicats de salariés leur avaient d’ailleurs réservé une place en vue, aux avant-postes du défilé, juste sous les banderoles intersyndicales.

Pour Denis Pesce (CGT, Moselle), leur présence est bien le signe «  d’une prise de conscience qu’ils avaient leur mot à dire sur les retraites. La question qui se pose est celle d’un recul de leur arrivée sur le marché du travail. J’ai l’impression que la culture revendicative née du CPE en 2006 porte ses fruits », analyse le secrétaire départemental, qui s’est dit «  très content de les voir à ses côtés ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2 000 jeunes à Nancy, 100 lycéens et 200 étudiants à Metz, 500 élèves du secondaire à Sarrebourg, 400 à Saint-Avold, et 200 à Epinal ont battu le pavé.

Pour Clément, 16 ans, un des leaders, de l’Union nationale lycéenne (UNL), «  on sait que tous les mouvements sociaux qui aboutissent à des avancées ont besoin des jeunes. Parce que le gouvernement craint qu’étudiants et lycéens manifestent pendant des semaines. Evidemment, il y a le souvenir de Malik Oussekine, mort en 1986 ».

Katharina, qui porte une banderole, pondère un peu son enthousiasme : «  Beaucoup d’élèves ont eu peur de sortir [aujourd’hui], peur des parents, des punitions de la direction des lycées ».

Nouvelle AG demain

A quelques mètres des lycéens, les étudiants. A l’Université Paul-Verlaine de Metz, le comité de mobilisation (UNEF, CNT, Jeunes communistes) fourbissait ses armes depuis quinze jours.

Trente à la première assemblée générale, ils étaient entre cent-cinquante et deux-cents hier à voter la grève dans l’amphi Pascal. Aurélien, doctorant en sociologie, est une des chevilles ouvrières à l’UPVM : «  On considère qu’allonger la durée de la vie active va nous empêcher de trouver notre place. Ensuite, en tant que futur travailleur, on se doit d’être solidaires des salariés. On souhaitait amplifier le mouvement, je crois que c’est le cas ! »

Le cortège des étudiants, venu de l’île du Saulcy, a rejoint le défilé global en créant un « point fixe » à hauteur de l’avenue Foch, pour être «  bien identifiable ». Ils ont évidemment donné de la voix. «  Jeunes, actifs, retraités, c’est tous ensemble, qu’il faut lutter » : l’heure était aux slogans rassembleurs.

Alors que les mots d’ordre de grève illimitée fleurissent, les étudiants préparent leur plan d’action : une nouvelle AG est déjà actée pour demain avec des barrages filtrants sur le campus messin. A surveiller... comme le lait sur le feu.

Alain MORVAN (RL le 13.10.2010)

 



13/10/2010
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