La Mirabelle Rouge

En Lorraine, la mobilisation continue et va se prolonger le 19

5000 selon la police, 40 000 comptés par les syndicats à Nancy,

4 à 6 000 personnes dans les rues de Metz, du monde un peu partout en Lorraine, hier.

photo et article du RL

 

En Lorraine, les cortèges familiaux ont à nouveau battu le pavé des principales villes, avec des fortunes diverses. Naturellement en retrait par rapport à mardi, les comparaisons sont plus nuancées par rapport au samedi 2 octobre. A Nancy, ils étaient 5 000 manifestants selon la police et 40 000 selon une source syndicale, soit sensiblement le même nombre que le 2 octobre. Toutefois, l’intersyndicale n’a pas reprise ce chiffre à son compte et a refusé de donner une estimation de la participation.

A Metz, la fourchette oscillait entre 4 000 et 5 500 à 6 000 personnes, contre 3 à 8 000 lors de la précédente manifestation organisée un samedi. Mais en Moselle, la participation totale atteint un peu moins de 9 000 personnes contre 7 500 il y a quinze jours. Dans les Vosges, Epinal connaît un léger tassement avec 8 000 manifestants contre 9 à 10 000 le 2 octobre. Dans la Meuse, enfin, le recul est sensible avec 6 à 700 personnes en moins, soit 2 750 hier contre 3 400 il y a quinze jours.

Nancy : sans les lycéens

A la différence de mardi dernier lycéens et étudiants n’étaient guère présents, hormis une petite délégation lycéenne. «  On voit venir le samedi des publics différents », considèrent plusieurs responsables syndicaux. Le cortège parti peu après 14 h 30 s’est dispersé vers 17 h après avoir fait le tour du centre- ville. Le matin, une manif à Toul avait rassemblé 250 personnes selon la police, 400 pour les syndicats.

Metz plus hétéroclite

Un défilé plus hétéroclite qu’il y a quinze jours cependant. Outre les organisations syndicales, on notait la présence de nombreux particuliers venus manifester sans étiquette ni couleur politique. Certains participaient pour la première fois au mouvement de grogne. Les étudiants, dont beaucoup ont adhéré au collectif « La retraite, une affaire de jeunes», étaient également un peu plus nombreux qu’il y a quinze jours à Metz.

Sarrebourg ne désarme pas

La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas à Sarrebourg. Hier après-midi, 550 manifestants selon la police, 800 selon les syndicats, ont défilé au centre-ville pendant près de deux heures, bloquant certaines rues et avenues à la circulation. Le cortège se composait de familles, salariés du public et du privé, retraités et lycéens. Les habitants de l’arrondissement de Sarrebourg Château-Salins sont appelés à rallier le mouvement mardi 19 octobre à Metz.

Longwy sous la pluie

Les manifestations contre la réforme se multiplient à Longwy. Hier, environ 600 personnes se sont retrouvées place Darche pour exprimer leur mécontentement, au son de chants révolutionnaires.

Sous la pluie, le cortège est parti de la cité haute et s’est dirigé vers Longwy-Bas, pour y bloquer pacifiquement un carrefour. Le mouvement s’est dissipé en fin d’après-midi.

Tracts à Sarreguemines

Ils étaient plus d’un millier (800 selon la police) de manifestants à arpenter hier les rues de Sarreguemines pour manifester leur opposition au projet de réforme des retraites. Syndicalistes, politiques de gauche, mais aussi citoyens ont chanté leur colère et leur hostilité au président. L’intersyndicale a déposé devant le bureau du député-maire, Céleste Lett (absent) une urne contenant leurs arguments et divers tracts, pour « lui donner des éléments avant de voter ». Puis ils sont passés devant la sous-préfecture sans s’y arrêter, avant de rejoindre leur point de départ via le centre-ville. Dans le calme, la bonne humeur, et dans la détermination.

RL Publié le 17/10/2010

 

A METZ, 5 à 6000 manifestants

 

Photos La Mirabelle Rouge-article du RL

 

Ils étaient 6 000 selon les syndicats - 4 000 selon la police - à défiler à Metz contre la réforme des retraites. Si les jeunes étaient cette fois plus présents, le nombre de manifestants était le même que samedi il y a 15 jours.

Retrait ! Retrait ! Retrait ! » Hier après midi, les slogans ont à nouveau fusé dans tout Metz. Entre sifflets et fumigènes. «  On y croit encore, sinon on ne serait pas là ! », lancent des manifestants. Mercredi prochain, le projet de loi sur la réforme des retraites sera transmis au Sénat, qui procédera au vote. Jusque-là, le gouvernement peut encore apporter les modifications tant réclamées par la rue. «  Même si ça passe au Sénat, on continuera », dit Isabelle, une quinquagénaire. «  Tant que le décret n’est pas passé, ça ne vaut rien ! ».

«  C’est comme pour le CPE », rappelle Cyril Ernst, sous la bannière Parti de Gauche. En 2006, Jacques Chirac avait bien reculé sous la pression de la rue, revenant sur le contrat de première embauche… «  De toute façon, mercredi, il n’y a plus de carburant », poursuit le jeune homme.

Il ajoute : «  Ils nous font le même coup qu’en 1995, ils nient la contestation, mais le peuple est dans la rue ! ». Même si parfois, le peuple est las : «  Pas sûr que ça change quelque chose », souffle un couple de CGTistes. Ils se reprennent : «  Mais si on ne se bouge pas, il ne se passera rien ! ».

« C’est l’affaire des jeunes »

Gisèle, elle, ne décolère pas, salariée dans un garage, elle n’en avait plus que pour cinq ans… «  Sept ans, ça fait long », souffle-t-elle. Derrière elle, il y a la banderole d’Arcelor-Mital : «  Mensonge à Gandrange, mensonge pour les retraites ». «  Et le problème des femmes !, s’emporte Agnès, sous les drapeaux rouges de la CGT, même les syndicats n’appuient pas assez cela. C’est délirant. Il faut bien qu’elles élèvent les enfants ! ».

Les jeunes aussi ont leur mot à dire : «  On n’a attendu personne pour s’emparer du débat sur les retraites », explique Margaud, présidente de l’Unef à l’université Paul-Verlaine de Metz. «  En fin d’année, on avait les partiels. Mais maintenant, on est plus disponibles ». De fait, ils étaient plus nombreux que lors de la dernière manifestation organisée samedi 2 octobre.

«  Il y a deux semaines on a commencé notre campagne d’information », poursuit la présidente du syndicat étudiant. «  La droite nous dit que la réforme était faite pour nous. Soit, alors on rentre dans le débat ! »

Même prétention du côté des jeunes gens réunis sous la bannière de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) : «  On fait partie du collectif "La retraite, une affaire de jeunes" », indique Hélène, 23 ans. « On est plus nombreux aujourd’hui parce qu’on se rend compte que le mouvement s’amplifie. Nous, les jeunes, on a du mal à rentrer sur le marché du travail alors même qu’il va falloir y rester plus longtemps ! »

Romain, 21 ans, est intérimaire dans la sidérurgie. «  Après mon stage en apprentissage à PSA, on m’a dit qu’il n’y avait pas de place pour moi. Les postes sont occupés par des salariés qui ne partent pas à la retraite alors que le travail est pénible… »

Hier, il manifestait aux côtés de Philippe, ouvrier dans le bâtiment qui «  ne veut surtout pas continuer à travailler vieux. Je veux profiter de ma retraite avant de mourir ».

 

Rl le 17.10.2010

 

 

A Sarreguemines, plus de 1000 manifestants.

 

Nul ne pourra le contester, rassembler entre 800 (selon la police) et plus de 1 000 personnes (selon les manifestants) un samedi, à Sarreguemines, pour manifester sa colère dans le froid et la bruine, c’est une réussite. D’autant plus qu’au-delà du nombre, c’est la représentativité et l’unité qui était intéressante. Les syndicats ont parlé d’une seule voix : CGT, CFTC, Unsa, CFDT, FO, FSU et Snes avançaient en rangs serrés. Le Comité de défense des travailleurs frontaliers aussi. Les politiques étaient également de la partie, avec le Parti socialiste, le Front de gauche, des représentants du Parti ouvrier indépendant (parfois sous d’autres bannières) et même… le Modem. Ajoutons le "Pays de Bitche en colère", quelques lycéens, même la CNT et des citoyens.

De la lecture pour Céleste Lett

En partant de la gare, la première (et principale) étape était la mairie. Lorsque les derniers entamaient leur marche, suivant le long cortège, les premiers arrivaient à l’angle de la mairie. Pour donner le ton et harangue la foule, on notait, en tête, la cantatrice Bernadette Hilpert (CGT), rapidement rejointe par un jeune ténor. Derrière, l’orchestre, avec la CFTC et un CD relié au mégaphone, puis le chœur d’hommes de la CFDT. Suivaient les solistes de FO et quelques autres. Pour une joyeuse cacophonie évidemment du genre "sarkhostile".

Tout ce petit monde s’est entassé devant l’hôtel de ville, où devait être célébré un mariage… Plutôt stressant, on l’imagine, pour les mariés. Au nom de l’intersyndicale, c’est Régis Metzger (FSU), qui a lu le discours validé au niveau des unions départementales et lu dans toutes les manifestations. Entre les revendications sous les vivats, des slogans accrocheurs, ponctués de huées et de sifflets quand il s’agit du président. on y soutient la participation des lycéens. Puis on annonce : «  Le gouvernement escomptait un essoufflement. Celui-ci ne s’est pas produit. C’est un mouvement massif et populaire. » Régis Metzger évoque «  les mensonges et contradictions » du gouvernement, puis affirme : «  La question des retraites n’est pas un problème de démographie, mais de partage des richesses. » Et ajoute : «  Au lieu d’un bouclier fiscal, nous voulons un bouclier social. » Face à «  la réforme la plus dure d’Europe », les syndicats se disent «  têtus, tenaces et déterminés ». Pour le prochain rendez-vous, notamment, qui aura lieu le 19 octobre à Metz.

Une délégation a porté une urne contenant toutes les revendications et arguments contre cette réforme jusqu’au bureau du député-maire. Sans pouvoir le rencontrer. histoire de lui laisser un peu de lecture avant le prochain vote de la loi à l’assemblée.

Puis le cortège s’en est allé, vers la sous-préfecture, puis rue Alexandre-de-Geiger, avant de revenir au centre-ville par le pont de l’Europe, direction la rue des Généraux-Crémer et la gare. Pour une dislocation du cortège.

Besoins différents

«  Nous subissons le bruit, la chaleur, les charges lourdes, le rendement qui augmente, les 3X8, le stress… », disent des salariés de la Conti. «  Il faut tenir compte de la pénibilité. » Avant qu’elle soit un handicap. «  Une veuve vit avec 500 € par mois. Mme Bettencourt gagne 500 € par minute ! », lance un retraité. Qui imagine sans doute qu’elle pourrait financer les retraites plutôt que des campagnes électorales…

Chacun voit cette réforme à l’aune de ses propres problèmes. Le fait est que le mot "réforme" en France est déjà en soi impopulaire, mais que cette réforme-là, pour nécessaire qu’elle soit (peu le contestent) est peut-être en passe de battre des records !

 



17/10/2010
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