La Mirabelle Rouge

France Transfo: les dividendes ou les salaires

en grève depuis le 22 mars

France Transfo : les négociations au point mort

Si le brasero est toujours debout,  les grévistes ont plié face à la décision judiciaire  de libérer les accès aux sites de France Transfo, à Maizières-lès-Metz et à Ennery.

 

Toujours pas de terrain d’entente chez France Transfo. Hier, le président du tribunal correctionnel a ordonné aux ouvriers grévistes de libérer les accès des sites de Maizières-lès-Metz et d’Ennery, bloqués depuis une semaine.

Depuis le 22 mars, plus aucun camion n’entre ni ne sort des usines de France Transfo à Maizières-lès-Metz et à Ennery. Depuis cette date, 490 salariés, essentiellement des ouvriers du fabricant de transformateurs électriques, sont en grève dans les deux usines ainsi que sur le site de Marange-Silvange, libre d’accès. Depuis huit jours, les grévistes se relaient de jour comme de nuit pour ne pas courber l’échine.
Hier soir, à l’issue d’une énième réunion de près de quatre heures, l’intersyndicale FO-CFDT-CGT et la direction ont quitté la table des négociations, entamées depuis le 26 février. Au point mort. Sur décision judiciaire, un médiateur devrait être désigné ce matin pour rouvrir le dialogue entre les parties qui restent campées sur leurs positions. «Plus on fait de réunions, plus on fait marche arrière », résumait hier Noël Leonard, délégué syndical FO, qui entrevoyait pourtant «une possibilité d’arrangement » en fin de semaine dernière.

Production ralentie

Hier, dans la matinée, lors d’un référé déposé la veille par l’employeur, Bernard Keime, président du tribunal de grande instance de Metz et juge des référés civils, a contraint les grévistes à lever le blocage illégal des entrées des deux sites. Dès l’après-midi, les fournisseurs et les transporteurs des produits finis pouvaient effectivement accéder aux usines. Pour autant, les piquets de grève des trois usines sont maintenus. Sur les chaînes de fabrication, une dizaine d’ouvriers en CDI et 160 intérimaires se relaient à la production. Une activité cahin-caha tributaire de « ce blocage illégal alors que le processus annuel des négociations n’est pas terminé », a déploré l’avocat de France Trasnfo, Me Denis Morel. «Avec ce référé, ce n’est pas le droit de grève qui est en cause, mais le blocage des accès des deux établissements. »
Les syndicats réclament une augmentation mensuelle de 150 € et une prime de 1 500 € par salarié dont le salaire moyen est de 1 600 € brut. Les revendications portent aussi sur la participation au bénéfice, de 17,4 % en 2009. « L’an prochain, on va être intégré au groupe Schneider Electric et on sera plus ou moins obligé d’accepter leurs accords», expose Serge Ferry, également à FO, poursuivant dans les chiffres : «Chez eux, la participation au bénéfice est de 0,27 %, on nous propose 1 %. » Les syndicalistes étayent leurs propos par une comparaison. «En 2009, le résultat d’exploitation était de 23 %. Il est de l’ordre de 6 % dans l’industrie automobile. C’est dire si notre entreprise va plus que bien… »
C’est justement en ce sens qu’a plaidé hier matin l’avocat des syndicalistes, Me Bernard Petit. «C’est une société qui, de nos jours, connaît une réussite extraordinaire. Ici, on fait marche arrière. Quand des salariés font grève pour éviter des licenciements, eux ne demandent qu’à toucher le fruit des bénéfices auxquels ils contribuent largement.» En somme, avoir leur part de gâteau et «ne pas travailler seulement pour les actionnaires ».

Cécile PERROT (Républicain Lorrain)

Publié le 31/03/2010



31/03/2010
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