La Mirabelle Rouge

Hôpitaux privés de Metz : la lutte continue

 

 

«La refonte de la convention c’est la goutte d’eau !»

La manifestation des salariés des Hôpitaux privés de Metz est partie de l'hôpital Belle-Isle, hier matin, à 10h30. 

Hier, plus de 600 salariés des Hôpitaux privés de Metz ont défilé dans les rues de la ville, avec toujours les mêmes revendications depuis lundi : de meilleures conditions de travail, une revalorisation des salaires et le maintien de leur convention collective. «Au niveau local, on a compris que Francis Morel [l’un des trois directeurs généraux, ndlr] ne peut rien faire, ni pour les salaires ni pour la convention collective, soupire Patrice Gaertner, délégué FO. Mais, au niveau national, c’est l’instigateur du projet de refonte de la convention collective et le vice-président de la Fehap, la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne.» «Je ne suis plus administrateur depuis quelques jours, conteste Francis Morel. La question du pouvoir d’achat dans les hôpitaux est un vrai problème et le salaire du personnel dépasse notre établissement.»

Rencontre avec la direction

Dans les rues de Metz, le cortège est tapageur. «Dans la tête des gens, on gagne 3 000 €, alors que c’est 1 200, avec les week-ends, s’exclame une aide-soignante. On veut une reconnaissance du travail effectué, une reconnaissance pécuniaire». La direction a proposé une prime exceptionnelle de 150 €. «Une fois 150 € ? Faut arrêter !», laisse échapper une infirmière. Là encore, Francis Morel tempère : «Cette année se termine avec un petit excédent. La démarche est de le redistribuer aux salariés. Il y a une enveloppe, on la divise et ça fait 150 € chacun. Le souci est de ne pas mettre en péril la pérennité de l’établissement avec une crise financière.» Dans les services, les soins continuent et certains font leurs comptes. «Ça fait 36 ans que je suis là. Depuis six ans, pas une augmentation. C’est vrai qu’en six ans, la vie n’a pas augmenté non plus !», ironise une employée. Hier après-midi, le directoire a rencontré les syndicats. «Il a travaillé sur un protocole d’accord. Dix propositions d’amélioration des conditions de travail. Quelque chose de concret, et d’écrit ! Les négociations s’ouvrent. Enfin, surtout le dialogue», soupire Patrice Gaertner. «Il s’agit de remise à plat des règles de fonctionnement et d’organisation pour répondre aux préoccupations des salariés, précise Francis Morel. L’établissement manque de personnel, ce qui oblige celui qui est là à faire des semaines plus lourdes pour que l’activité des soins soit couverte.» Chez les employés, cette logique n’est plus recevable. «Pour nous, il y a des malades ; pour la direction, des clients. C’est plus de chiffre, pour plus de bénéfices, mais on économise sur les salaires !» Aujourd’hui, lors de la réunion du conseil d’administration, il sera question du montant de la prime exceptionnelle, du remboursement des jours de grève, et des revendications non-traitables au niveau local. Après la rencontre avec les syndicats, à midi, c’est l’assemblée générale qui réunira les salariés des trois sites, à 14h, qui décidera la poursuite ou l’abandon des actions.

Olivia FORTIN (Républicain Lorrain ) 1.04.2010



01/04/2010
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