La Mirabelle Rouge

Ils font les lois mais ils ne sont pas la légitimité

La séquence sociale que nous vivons depuis début septembre est en train de se clôturer sur  la mise en cause de l’un des principaux acquis du mouvement ouvrier : le droit à la retraite à 60 ans et le recul sans précédent des dispositions qui l’accompagnaient jusqu’alors. Certes, depuis la loi Balladur de 1993, jamais abrogée avec le gouvernement PS-PC de Jospin de 1997 à 2002, bien des reculs ont été encaissés sur ce point. Mais c’est  maintenant le cœur du dispositif qui est touché et les conséquences négatives pour le monde du travail et la jeunesse vont être multipliées. En 1936, la semaine de 40 heures avait été arrachée au patronat, non par le programme du Front Populaire, puisque cette disposition ne s’y trouvait pas, mais par la grève de masse, l’occupation des usines et surtout, le risque pour le capital de tout perdre s’il n’accordait pas des concessions majeures. Par la suite, la semaine de 40 heures étaient remise en cause mais sans jamais cessé de rester une référence incontournable de la revendication sociale. Il fallait plusieurs décennies de lutte pour parvenir une nouvelle fois à l’imposer et enclencher par la même occasion une amorce de réduction nouvelle avec les 35h. Même si les conditions d’application des lois Aubry de 1998 et 1999, étaient loin de correspondre à l’objectif initial, le mouvement vers plus de temps libéré était en marche et ne demandait qu’à prospérer. Une situation insupportable pour le monde de la finance et le monde patronal. Pas question de laisser faire le progrès social………On connaît la suite ! Pour les retraites c’est la même chose, il fallait casser l’acquis pour ouvrir de nouvelles  perspectives d’enrichissement pour les assurances et les institutions financières qui attendent, voraces, de se disputer le pactole de notre salaire socialisé. ! Il y a bien deux mondes : d’un côté, celui du capital, du patronat, du pouvoir - l’Assemblée Nationale, le Sénat, le gouvernement – et, de l’autre, celui de l’immense majorité de la population qui refuse de faire les frais de cette politique prédatrice.
Woerth vient maintenant nous dire « Après le vote de la loi, c'est la loi, il faut la respecter », et que « ça ne sert plus à rien de faire grève ».
Ils veulent nous faire croire qu’il suffit qu’ils votent une loi pour que l’injustice devienne légitime.

Au nom de quoi décident-ils contre l’avis du plus grand nombre ?
Ils nous disent que c’est parce qu’ils ont été élus pour ça, et même que c’est la démocratie.
Etrange démocratie qui permet d’imposer une régression sociale contre la volonté de toutes celles et tous ceux qu’elle concerne…

Ce n’est pas parce qu’ils sont au pouvoir qu’ils ont le droit de nous imposer leur loi.
C’est parce qu’ils sont capables d’un tel coup de force qu’ils doivent être virés du pouvoir !

Nous savions que, derrière la retraite, c’est toute la question de l’austérité pour payer la crise du capitalisme, du partage des richesses, du partage du temps de travail  qui est posée.
Avec l’arrogance du pouvoir au service des patrons, c’est toute la question de la démocratie, de « qui décide » qui est posée.
Leur loi est injuste, elle a donc besoin de la force pour s’imposer comme le prouvent les provocations et  violences policières, les arrestations, les réquisitions illégales, les atteintes au droit de grève et de manifester.

Les grèves, les manifestations, les blocages ont  démasqué non seulement la nature de la réforme sur les retraites mais aussi  les rouages du système. Même si le travail reprend petit à petit, le bruit de la querelle ne va pas pour autant s’apaiser comme l’espère les partisans du consensus social. Ce n’est pas les sourires et les amabilités des Parisot et des Lagarde à Chérèque qui aboutiront à troquer l’esprit de révolte à celui de soumission. Malgré la défaite, la lutte n’est pas agonisante parce  qu’il reste l’orgueil d’avoir participé à un mouvement profond de toute la société. 

 L’heure n’est ni à la résignation, ni à la négociation d’un moindre mal à la marge de la réforme, comme le propose Chérèque et comme s’empresse de l’accepter le Medef.
L’heure est à la mobilisation et  à la réussite des prochaines manifestations pour gagner le droit de recommencer. Nous pouvons empêcher Sarkozy de promulguer sa loi.
Sans justice sociale, il n’y a pas de paix sociale !

 

Jean-Luc ( 27.10.2010)

 

22 octobre 2010, le Sénat "vote" la loi scélérate contre nos retraites.......Combien de sénateurs d'après la police ?...Où est la légitimité ?




27/10/2010
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