La Mirabelle Rouge

Jocker jus de fruit : les employé(es) ne sont pas citrons pressés

Les salariés d'Eckes-Granini ont manifesté mercredi  matin 12 mai  à Sarre-Union Photo RL

 

Le groupe Eckes Granini , ex Rea (jus de fruit) a vendu son unité de Sarre-Union à une Laiterie située dans le Loiret en 2008. Lors du rachat, la CGT avait obtenu le maintien des 240 emplois et des garanties sur le développement de l'activité du site qui produit les marques Réa, Jocker et Granini. Mais aujourd'hui, une restructuration en cachant souvent une autre,  la direction du groupe présente un nouveau plan pour son siège de Sarre-Union. Sur 51 salariés, 34 devraient être mutés à Mâcon, siège historique de la marque Jocker, 7 à Paris et 3 autres occupés avec du télétravail. Par ailleurs, 7 autres postes seraient tout simplement supprimés. Mais une trentaine de salariés qui refusent leur mutation sur Mâcon devaient maintenant être licenciés.  Pour s'opposer au plan programmé, les salariés de Sarre-Union ont manifesté mercredi 12 mai dans la petite ville alsacienne. Ils exigent une renégociation du plan social….à suivre….

Jean-Luc

 


Photo RL
Une trentaine de salariés d'Eckes-Granini, la célèbre entreprise de jus de fruits, a défilé hier matin dans les rues de Sarre-Union. Ouverte au dialogue, la direction promet des mesures d'aide aux personnes licenciées

E st-ce que vous voulez des licenciements au rabais ? Est-ce que vous voulez des primes justes et équitables ? » Trente salariés d'Eckes-Granini, la célèbre entreprise de jus de fruits, ont fait entendre leur voix hier matin. Ils sont partis du siège de l'usine, à l'entrée de Sarre-Union pour se rendre place de la République et devant l'hôtel de ville. Pour réclamer «  un plan social décent, une indemnité fixe de rupture pour tous, équivalente à la prime de transfert attribuée à un salarié marié, soit 20 000 €, et une indemnité supra-légale de deux mois de salaire par année d'ancienneté. »

Sur le carreau

La direction d'Eckes-Granini France a décidé de se séparer de son siège d'Alsace Bossue pour regrouper toutes ses activités à Mâcon, berceau historique de la marque Joker. 34 salariés devaient prendre la direction de la Bourgogne. Mais le plan de transfert se transformera en plan social. Car beaucoup, sans doute une trentaine, ne veulent pas plier bagage. «  La délocalisation a pour but unique d'enrichir nos actionnaires. Elle va laisser sur le carreau 50 salariés », crient les manifestants.

Originaire de Fénétrange, cette employée à la facturation a 17 ans d'ancienneté. Elle gagne 1 400 euros nets. «  J'ai deux enfants, dont un garçon de 22 ans qui fait ses études à Nancy. Il veut continuer et entrer dans une école de commerce qui coûte cher. Mon mari travaille à Sarrebourg. Avec notre salaire, on ne peut pas descendre, ce n'est pas possible . Admettons que je parte et prenne un studio. Je ne terminerai pas le mois. En plus, nous avons notre famille, nos parents, dont nous devons nous occuper. »

Une de ses collègues avoue : «  J'ai une fille qui fait des études à Nancy. Nous devons lui payer les déplacements et un logement. Mon mari travaille aussi ici, dans le coin de Saverne. Je ne peux pas partir. » Employée de facturation, elle s'étonne : «  Quand le groupe a racheté Joker, c'était l'inverse. Il a fait venir des gens de Mâcon ici. Mais ils ne sont pas restés. Ils sont repartis rapidement. » Les salariés ne baissent pas la garde. Les négociations avec partenaires sociaux et direction se poursuivent jusqu'à lundi.

Jonathan BREUER ( Républicain Lorrain le 13.05.2010)



13/05/2010
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