Les travailleurs frontaliers s'organisent et manifestent à Metz
Les frontaliers refusent l'ADI et manifestent à Metz.
Environ 160 personnes ont répondu, hier matin, à l'appel de la CGT et des syndicats luxembourgeois OGBL et CFTL. Devant la préfecture de la Moselle, à Metz, tous réclamaient l'abrogation du décret modifiant le calcul de l'allocation différentielle (ADI) versée aux salariés frontaliers.
Destinée à compenser les différences de prestations familiales pour les salariés français travaillant à l'étranger, l'ADI devra prendre en compte, à partir du 1er juin, les prestations d'accueil du jeune enfant (Paje). Celle-ci inclut, notamment, la participation des caisses d'allocations familiales à la rémunération d'une assistante maternelle.
La prise en compte de la Paje dans le calcul de l'ADI pourrait, selon les syndicats, entraîner une perte s'élevant jusqu'à 800 € par mois, « Non seulement, ce décret va grever fortement le budget des familles des frontaliers mais il menace, aussi, les e mplois des assistantes maternelles », déplore Véronique, mère de famille.
« Aujourd'hui, je dois débourser 650 € pour faire garder mon enfant. Si ce projet passe, il m'en coûtera 1 300 €. C'est une atteinte à nos droits familiaux. Du coup, beaucoup de femmes resteront à la m aison plutôt que d'aller travailler ! », estime Emilie.
De son côté, Nico Clément, responsable de tous les salariés frontaliers au sein de l'OGBL trouve ce décret « antisocial ». « C'est une menace pour le chômage et la perte du pouvoir d'achat. Il est anormal que quelqu'un qui travaille au Luxembourg n'ait pas les mêmes droits qu'un résident. Les cotisations sont les mêmes, les droits devraient aussi l'être ! »
Et de promettre : « d'autres actions si le gouvernement luxembourgeois ne retire pas ses propositions ». Avant de conclure : « le gouvernement a besoin des frontaliers qui représentent plus de 40 % des salariés au Luxembourg et contribuent largement à la création de la richesse ».