Licenciements à Paintshop (partenaire Smart) à Hambach
© Le Républicain Lorrain, Mercredi le 13 Janvier 2010 / SRG /

Installés au giratoire de l'étoile, desservant Smartville, ils ont distribué des tracts, perturbant la circulation sur la voie rapide à cette heure où beaucoup de salariés rejoignent l'Europôle. Le mot d'ordre : "Stop à la répression, aux pratiques inhumaines des employeurs."
Le mois dernier, alors qu'ils prenaient un casse-croûte sur le lieu de travail, un contremaître a constaté qu'ils avaient une bouteille de vin.
Trois semaines plus tard, ils étaient licenciés pour faute réelle et sérieuse.
Une délégation composée des délégués du site et de Bernadette Hilpert (CGT) et Didier Getrey (CFDT) a rencontré hier, en début d'après-midi, Philippe Cuënot, directeur des ressources humaines de Smart, et Jean-Yves Schmitt, responsable de la communication. Principale revendication : la réintégration des six salariés. « Nous ne contestons pas la faute, explique Bernadette Hilpert, mais il y a possibilité de trouver d'autres sanctions que le licenciement. » Seul le délégué syndical en cause est encore à ce jour dans l'entreprise. Salarié "protégé", son licenciement passe par une procédure particulière, qui doit arriver à terme le 8 février. « Pour l'instant, la direction est restée sur ses positions. » Elle n'a d'ailleurs pas souhaité commenter ni la manifestation, ni la réunion avec les syndicats. « Il lui reste encore un peu de temps pour changer d'avis » avance Didier Getrey avant de poser la question : « Est-ce qu'ils cherchent le dialogue social ou l'affrontement ? »
Syndicatssous pressionAu-delà de l'affaire des salariés de Paintshop, les organisations syndicales dénoncent « une gestion du personnel pour faire peur, alors que vont débuter les négociations salariales ». A plusieurs reprises, l'inspection du travail a été sollicitée pour se prononcer sur des licenciements de délégués syndicaux. Souvent, elle les a refusés. « Vendredi dernier, la Smart devait comparaître devant le tribunal de grande instance pour entrave au fonctionnement du comité d'hygiène et du comité d'entreprise. », annonce Didier Getrey. Mais l'affaire a été renvoyée.
Les syndicats s'interrogent sur la stratégie de la direction. « Sans délégués syndicaux, comment vont se dérouler les discussions. Avec des salariés sous pression », note Bernadette Hilpert.
La sous-préfète à l'écouteRichard Caudy (CGT) faisait partie de la délégation reçue par la sous-préfète. « Nous l'avons alerté en tant que représentante des pouvoirs publics. » Il évoque la création de la Smart, qui annonçait vouloir être « un pôle social d'excellence ». Et ajoute : « Les salariés ont fait beaucoup d'efforts pour augmenter la productivité. » Sans retour... « En 2009, il y a eu plus de 70 départs sur des ruptures conventionnelles. » Dont il dénonce les conditions de signature.
Il a alerté Josette Michel sur la situation globale du bassin d'emploi. Plaidant une fois de plus pour la mise en place de commission dont feraient partie les organisations syndicales pour analyser l'utilisation des fonds publics octroyés aux entreprises, ainsi que la mise en place d'une cellule de prévention des difficultés. « Nous voulons plus de droit d'intervention des salariés ».
La sous-préfète va « faire remonter les informations » au préfet, ainsi qu'au commissaire à la réindustrialisation. Aujourd'hui, un inspecteur du travail sera sur le site pour enquêter sur les licenciements chez Paintshop. La balle est dans le camp de la direction.