La Mirabelle Rouge

Longwy: Unis contre une retraite"posthume"

Véritable démonstration de force des syndicats et manifestants hier, à Longwy. Après l’opération coup-de-poing du matin, ils étaient plus de 900 à dire non à la réforme des retraites l’après-midi.

 

La mobilisation ne faiblit pas dans le bassin de Longwy. La journée d’hier en a fait une nouvelle fois la démonstration.

9 h30. C’est le début de l’opération coup-de-poing. Le rassemblement est prévu devant le centre Jean-Monnet du Pôle européen de développement. Une cinquantaine de représentants de tous les syndicats du bassin de Longwy sont présents. Direction la route nationale 52 (A30). Objectif : la bloquer, dans les deux sens.

10h. Deux groupes se forment, chacun d’un côté de la voie rapide, entre le viaduc de Piédmont et la frontière belge. Les premières minutes sont très tendues. Un couple dans une voiture tente de forcer le passage, frôlant les manifestants. C’est l’affrontement verbal. «  Notre enfant de trois ans nous attend à la maison. » Réponse : «  On va téléphoner aux services sociaux pour te dénoncer ! C’est pour toi qu’on se bat. » Le conducteur est contraint de faire demi-tour. Juste à côté, un père et son fils offrent un autre visage. «  On est avec vous. » La grosse majorité des chauffeurs et automobilistes soutiennent le mouvement et encouragent la troupe.

10h30. Le bouchon est long de quelques kilomètres, et perturbe énormément les conditions de circulation dans Longwy et alentours, le viaduc de la Chiers étant fermé.

C’est l’heure des explications. «  Sarkozy a dit qu’on ne voyait pas les manifestants dans la rue ? Donc on fait des choses qui se voient. Le déficit des cotisations est dû au chômage, à la précarité, aux bas salaires et aux exonérations patronales. Il est le résultat également d’une politique, d’un choix de société, fait depuis plus de 20 ans : on donne aux plus riches, et on prend aux plus pauvres. On veut une autre répartition des richesses. On est la cinquième puissance mondiale, l’argent est là. Et ces manifestations, pour l’instant ce sont nous qui les subissons, sur nos salaires et nos carrières », expliquent Philippe Spillmann, Marie-Claude Boninsegna et les autres représentants du Snes-Snep FSU.

11h. Michel Mengin, de l’union locale Force ouvrière, et Gérard Lagorce, de la CGT enfoncent le clou : «  Tous ceux qui ne sont pas dans le système par répartition s’en mordent les doigts. Selon l’Insee, beaucoup d’autres solutions que cette réforme sont possibles. Les lycéens nous rejoignent, et quand les routiers le feront, le gouvernement sera obligé de discuter. On en a marre de ce système qui pousse l’argent vers l’argent. Nous sommes unis pour que ça bouge. »

Le blocage se termine.

14h. Des dizaines de pneus sont déversés devant la permanence de l’UMP à Longwy-haut, recouverte de tracts. Les troupes se massent place Darche, face à l’annexe de la mairie.

14h30. Ouvriers, lycéens (une cinquantaine), élus… Ils sont un peu moins de 1 000, soit largement plus que lors de la dernière manifestation. «  On est contraint de passer un cran au-dessus. Mais il n’y aura pas de débordement. Les voyous, ce sont eux. On ne veut tout simplement pas mourir au travail », avance Mustafa Halal, CGT Eurostamp. Michel Mengin : «  Un actif en 2010 produit cinq fois plus qu’avant. On peut financer les retraites. » Philippe Spillmann : «  On ne veut pas d’une retraite à titre posthume. »

L’imposant cortège part pour un tour dans les rues de Longwy, non sans un crochet par la permanence de l’UMP, «  pour leur dire bonjour ». La manifestation se terminera deux heures plus tard.

Prochain round : samedi, 14h30 place Darche à Longwy-Haut.

Sébastien Bonetti.

Publié le 13/10/2010



13/10/2010
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