La Mirabelle Rouge

Résultats boursiers contre les salaires et l'emploi

Les grandes entreprises cotées en Bourse publient en ce moment leurs résultats annuels. La vingtaine qui l'ont déjà fait ont engrangé en 2009 plus de 40 milliards d'euros de bénéfices ! En pleine crise, la plus grave depuis celle de 1929. En tête du palmarès, le groupe pharmaceutique Sanofi, qui annonce, en même temps que ses 8, 4 milliards d'euros de bénéfices, un programme d'économies de 2 milliards qui pourrait se traduire par 3 000 licenciements. Même chose pour Total qui voulait fermer sa raffinerie de Dunkerque.

C'était sans compter sur la révolte des travailleurs qui ont appelé à l'extension de la grève sur toutes les raffineries du groupe mais aussi sur celles des autres compagnies pétrolières. BNP-Paribas annonce 5, 83 milliards de profits, l'assureur Axa 3, 6 milliards, Danone 2 milliards, EDF 3, 9 milliards.

C'est parce que les dirigeants patronaux ont fait porter tout le poids de leur propre crise sur les travailleurs qu'ils peuvent annoncer aujourd'hui de tels bénéfices. Bien souvent, le chiffre d'affaires et l'activité ont diminué, mais la rentabilité a augmenté. Les salariés qui sont restés en poste après les licenciements ont été soumis à une exploitation accrue, des rythmes de travail encore plus durs. Les actionnaires, eux, seront servis royalement. « Un tiers du CAC40 élève son dividende », titre le Figaro.

Et cela alors que près de la moitié de ces sociétés n'ont pas encore fait connaître leurs résultats. Les groupes industriels et financiers appauvrissent les couches populaires et aggravent la misère pendant qu'ils rémunèrent le capital.

En restreignant les capacités de consommation et en augmentant les moyens de spéculation, ils alimentent la crise. Alors, avec les salariés de Total, de Philips, et tous ceux qui luttent contre les licenciements, avec ceux des magasins Ikéa ou d'Arcelor-Mittal à Gandrange en grève pour leurs salaires, avec les enseignants et les aiguilleurs du ciel qui s'opposent aux suppressions de postes et à la privatisation, disons qu'il y en a assez de payer pour l'enrichissement d'une poignée d'actionnaires.

 

Galia Trépère



06/03/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres